histoire

La rive nord (Saint-Laurent), inauguration

Saisie le chemin de fer de la rive-nord du 9 avril 2020

Le chemin de fer de la Rive Nord, un fait accompli
(Excursion à Trois-Rivières)
Le Canadien, 20 décembre 1877

Enfin, nous pouvons dire que le grand projet auquel nous avons rêvé pendant vingt ans est aujourd’hui réalisé. Nous ne pouvons pas encore, il est vrai, nous rendre jusqu’à Montréal ou Ottawa par le chemin de fer de la Rive-Nord, mais les travaux sont assez avancés, pour justifier le titre de cet article. Le chemin de la Rive Nord réclamant depuis si longtemps et qui doit donner une nouvelle vie à notre ville, est réellement un fait accompli. Les plus incrédules sont forcés d’admettre que rien ne saurait empêcher le parachèvement complet de cette belle entreprise.

La première section est pour ainsi dire terminée. Les vieilles cités, fondées par Champlain et Laviolette, il y a près de deux siècles et demi, sont enfin unies étroitement l’une à l’autre par le lien du progrès.

Mardi après-midi, à quatre heures, le premier convoi régulier partait de Québec pour la ville trifluvienne. Plusieurs personnes avaient pris passage à bord de ce convoi, entre autres le représentant du Canadien.

La puissante locomotive Trois-Rivières, toute pavoisée et ornée de verdure, nous ont bientôt conduits jusqu’à la Suète où se fit le premier arrêt. Nous allons ensuite rapidement par Lorette, St-Augustin, Pont-Rouge, Portneuf, Deschambault, Grondines, Ste-Anne de la Pérade, Batiscan et quelques stations intermédiaires. À neuf heure un quart, nous étions rendus à Trois-Rivières, où une foule considérable et enthousiaste attendait l’arrivée du premier train : L’apparition de notre convoi fut salué par des bravos souvent répétés. La gare, une très jolie construction en briques blanches presque achevée, était magnifiquement illuminé pour l’occasion. Hier matin, à huit heure, après avoir passé confortablement la nuit à l’hôtel Farmer, nous nous embarquions de nouveau. Au retour, il y avait parmi les passagers plusieurs députés de la chambre locale. Entre autres, MM. Houde (Maskinongé), Lacerte, Lavallée, Kennedy, Turcotte, St-Cyr, qui se sont fait un véritable devoir de prendre le premier convoi du chemin de fer de la Rive-Nord pour se rendre à la capitale provinciale.

En descendant, nous avons pu voir les magnifiques ponts en fer du St-Maurice, de Batiscan et de Ste-Anne. Le premier de ces ponts, en partant de Québec, est celui de Ste-Anne, composé de six travées de 163 pieds et d’une septième travée de 167 pieds. Le pont de Batiscan comprend quatre travées de 162 pieds et d’un pont tournant de 139 pieds de long. L’ouverture est large de 50 pieds. Le pont qui traverse le St-Maurice est l’une des plus belles constructions du genre sur le continent américain. Il comprend pas moins de cinq travées de 224 pieds chaque et se trouve à une hauteur de 57 pieds au-dessus de la surface de l’eau. Ces trois ponts ont été construits par MM. Clark, Reeves et Cie, de Phenixville, Pennsylvanie. Ils sont à la fois élégants et solides. À les voir d’un peu plus loin, on dirait des constructions de fantaisie, ou tout au plus des ponts pour les piétons seuls. Inutile de dire qu’en réalité le convoi le plus pesant ne les fait pas broncher. Les travaux en maçonnerie que ces trois grands ponts ont nécessités sont très considérables. Ceux du pont de Ste-Anne et de celui du St-Maurice ont été fait par l’hon. T. McGreevy lui-même, tandis que ceux du pont de Batiscan ont été donné par contrat à MM. Imley et Tisdle. Il va de soi que toute cette maçonnerie est de première qualité.

Les piliers du pont du St-Maurice sont vraiment remarquables. Des fondations jusqu’au sommet, il y a 86 pieds, l’épaisseur moyenne est de plus de vingt pieds.

Il est entré dans la construction de ce magnifique pont 4500 verges-cubes de maçonnerie; les piliers du pont de Batiscan comprennent 2400 verges cubes, ceux du pont de Ste-Anne, 2700 verges cubes.

Lorsqu’on a commencé les travaux au pont du St-Maurice le printemps dernier, beaucoup de personnes compétentes déclaraient que les convois ne pourraient le traverser que dans deux, peut-être trois ans. Au bout de huit mois, tout est terminé. On peut donc affirmer que les travaux ont été poussés avec une rapidité et une vigueur qui font honneur à M. l’entrepreneur.

À Ste-Anne, la voie passe sur un trestle ou charpente qui relie les deux bouts du pont coupé en deux par une île. Cette charpente a une longueur de 1500 pieds et une hauteur moyenne de 14 pieds. Elle doit être remplie de gravois afin de lui donner la solidité requise.

Nous devons ces renseignements à l’obligeance de M. R. McGreevy, e M. Kelly, représentant de la maison Clark, Reeves & Cie, de M. Kale, sous-entrepreneur de la section de Portneuf à Trois-Rivières et d’autres personnes dont les noms nous échappent, qui ont bien voulu répondre à nos questions le long de la route. Grâce à la courtoisie de M. Beauty, surintendant des locomotives, nous avons pu faire une bonne partie du voyage sur l’engin. Cela nous a permis d’examiner le chemin de près. Bien que nous n’ayons pas les connaissances voulues pour trancher les questions de ce genre, il nous sera permis de hasarder une opinion ! Ayant eu occasion de voir plusieurs chemins de fer américains de première classe, nous avons pu établir une comparaison entre ces chemins et la voie ferrée de la Rive-Nord et certes la comparaison n’est pas favorable à cette demeure. Il y a encore, sans doute, des endroits où l’on sent quelques secousses. Mais il ne faut pas oublier qu’en des endroits le ballastage est à peine commencé. Partout où les travaux de nivellement sont à peu près terminés, les voitures roulent avec une remarquable régularité.

Nous pouvons dire en terminant, qu’aujourd’hui, la Rive-Nord possède non seulement un chemin de fer tout cour, mais aussi un beau chemin de fer, qui fait honneur à notre province et au gouvernement qui a mené cette entreprise à bonne fin.

Les panneaux ferroviaires du Grand Lévis

Voici des noms de lieux dans le grand Lévis qui n’ont pas fait l’objet de leur fabriquer un panneau pour des raisons de coûts. Par contre, ils ont tous été travaillés par les chercheurs du Groupe TRAQ et tout ce travail a débuté aux alentours de 2008. Ces dossiers sont dans les archives du Groupe TRAQ présentement sous la garde de M. Pierre Lemieux. Les panneaux fabriqués, sont de couleurs rouge et or. Les photos sont reproduites telles qu’elles nous furent prêtées ou données.

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